La startup française Blade a officialisé les prix et détails techniques du Shadow. Un PC grand-public « alimenté par le cloud » qui disposera de clients macOS, iOS et tvOS. Un ordinateur léger qui veut rendre superflu l’achat d’un PC complet.
Depuis plusieurs mois en bêta privée et soutenu par les investisseurs français Michael Benabou (co-fondateur de vente-privée.com) et Pierre Kosciusko-Morizet (Priceminister), le Shadow se décrit comme « le PC du futur ». 13 millions d’euros ont été levés en deux fois cette année pour assurer une assise financière au projet.
Ce PC aux lignes anguleuses est réduit à peu de choses à l’intérieur. Dès lors, il se connectera à des serveurs (en France) pour utiliser une machine virtuelle distante. Toute l’intelligence logicielle, ainsi que l’essentiel du matériel, est déporté côté serveur. L’OS envoyé est un très classique Windows 10 Home. Chaque utilisateur se voit mis à disposition dans le data center un “serveur Shadow” comprenant un processeur Xeon à trois cœurs hyperthreadés, 12 Go de RAM, 256 Go de stockage sur SSD et une carte NVIDIA GeForce GTX 1070 dédiée.
Le PC Shadow à la maison renfermera un SOC AMD Merlin Falcon avec des ressources graphiques Radeon, un bloc d’alimentation, un ventilateur, 2 sorties DisplayPort pour une configuration double écran, 2 ports USB 2, 2 ports USB 3, une sortie casque et une entrée microphone, une prise Ethernet Gigabit, du Wi-Fi et du Bluetooth.
Pour les premiers pas de cette solution, ses concepteurs préconisent un accès fibre FTTH ou coaxiale, même si cela fonctionne aussi en ADSL et en deçà. À terme, peut-être, les conditions d’utilisation seront optimisées pour des débits plus faibles.
Avec la licence Windows, il en coûtera 29,95 € par mois pour un engagement sur un an, 34,95 € mensuels par trimestre ou 44,95 € par mois si l’on préfère ne pas s’engager. Cette licence de l’OS est rattachée au boitier et non à l’utilisateur. Un PC qu’il faudra aussi retourner si l’on arrête complètement l’abonnement.
Des pré-commandes seront ouvertes le 27 octobre au soir, avec 500 abonnement mis à disposition. Blade veut tester son service auprès d’un plus large public avant une ouverture générale au premier trimestre 2017. On pourra s’inscrire si l’on est en Belgique ou en Suisse mais pour des pays plus éloignés, Blade préfère roder préalablement sa mécanique.
Pour ce qui est de l’utilisation, on se retrouvera à l’écran devant un banal PC Windows (dont la configuration est évaluée à environ 1400 €). Si ce n’est que tout sera exécuté à distance, vous ne recevrez qu’un flux vidéo H.264 pouvant aller jusqu’en 4K. Ce boitier Shadow ne sera pas nécessairement dévolu uniquement au jeu, même s’il s’agit d’une cible clairement identifiée.
Rien n’empêchera d’installer, à vos frais, Office ou la Creative Suite à distance et de connecter imprimante ou disques durs à votre boitier Shadow. Ces logiciels et périphériques seront accessibles et pilotables à distance lorsqu’on se connectera à son Shadow depuis un client macOS, iOS voire tvOS. Les versions Linux et Windows 10, puis Android seront lancées dès cette fin d’année.
Blade va insister sur l’évolutivité de sa proposition. On pourra opter pour une carte graphique plus performante telle que la GTX 1080 (plus apte à gérer la 4K) moyennant un surcoût mensuel sur l’abonnement. Même chose pour la capacité de stockage, la RAM ou le processeur. Tout cela reste à définir, mais le principe est acquis. Blade veut faire évoluer ses serveurs au fur et à mesure de l’apparition de composants plus rapides.
D’après une prise en main effectuée par Numerama, la latence est réduite et des joueurs experts d’Overwatch et de CS:GO n’ont rien trouvé. Le nombre de clients connectés est encore limité aujourd’hui, mais la plateforme technique paraît au moins prometteuse.
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