Si vous connaissez un peu Apple, vous êtes probablement au courant que la société tente de proposer ses propres puces (et plus généralement ses propres technologies) depuis des années, tant pour se démarquer que pour adapter la technique à ses besoins. Et la newsletter The Chip Letter consacre un opus à un projet obscur : le processeur Aquarius.
Imaginez : nous sommes au milieu des années 80 et Apple vient de lancer le premier Macintosh. Comme le Lisa, il utilise une puce Motorola, le 68000. La gamme n'est pas encore aussi étendue qu'elle allait le devenir1 et le marché était très différent. En effet, les fabricants de processeurs étaient nombreux et ils géraient parfois plusieurs jeux d'instructions dans leurs différentes gammes. À une époque où la rétrocompatibilité était moins importante qu'en 2023, les pontes d'Apple — John Sculley et Jean-Louis Gassée — démarrent donc un projet en 1985, Aquarius, comme l'explique la newsletter.
Même si la complexité des puces de l'époque est faible par rapport à ce que nous connaissons maintenant, développer un processeur n'était pas trivial en 1985, et le supercalculateur Cray X-MP/48 commandé par Apple avait visiblement fait sensation. Et c'est logique : la machine nécessitait son propre bâtiment (construit en six semaines) pour gérer le refroidissement de ce monstre doté de 64 Mo de mémoire vive.