Intel va mal. Depuis qu'Apple a abandonné les puces x86, tout semble aller à vau-l'eau dans la société qui a plus ou moins inventé le microprocesseur1. Coïncidence ? Pas totalement, car les raisons qui ont poussé Tim Cook à délaisser le x86 ne datent pas d'hier.
Un gros problème de gravure
Le premier (gros) problème d'Intel est apparu au mitan des années 2010 : la gravure en 14 nm, attendue pour la 5e génération de puces Core, a capoté. C'était plus ou moins une première : depuis de très nombreuses années, Intel était une des rares sociétés qui produisait directement ses puces, en gardant en interne la conception et la fabrication. Et pendant très longtemps, Intel avait surtout une avance assez large sur la concurrence, ce qui lui permettait de proposer les meilleurs processeurs x86 sans dépendre d'un autre fondeur. Les rivaux d'Intel sont dits fabless (sans usine) : les Apple, Nvidia et autres AMD conçoivent en interne leurs puces et les font fabriquer par un fondeur, essentiellement TSMC et Samsung.
Dans la pratique, le rendement et les performances du 14 nm étaient mauvais. Le rendement est le nombre de puces produites sur un wafer, une plaque de silicium dans laquelle elles sont découpées. Il a un coût fixe, et …