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Tesla vend toujours moins de voitures, contrairement à ses concurrents

Nicolas Furno

Tuesday 02 July 2024 à 21:30 • 170

Mobilités

Tesla a publié en amont de ses résultats financiers les chiffres de productions et de ventes de ses véhicules pour le deuxième trimestre 2024 qui vient de se terminer. Et comme prévu, ils ne sont pas très bons, avec une deuxième baisse consécutive par rapport à l’année précédente. Comme au premier trimestre, le constructeur américain spécialisé dans l’électrique a produit et vendu moins de voitures entre avril et juin 2024 que sur ces mêmes trois mois de l’année précédente.

Ma Model 3 propre, un miracle. Image MacGeneration.

Dans le détail, Tesla annonce avoir produit 410 831 voitures, dont l’écrasante majorité (386 576) de Model 3 et Model Y. L’entreprise a aussi vendu 443 956 véhicules, vidant au passage le stock qui s’était accumulé à la fin du trimestre précédent, au cours duquel elle avait produit plus de 46 000 voitures qui lui étaient restées sur les bras.

Pour compenser un trimestre de baisses, Tesla multiplie les annonces

Pour compenser un trimestre de baisses, Tesla multiplie les annonces

La firme d’Elon Musk a mieux géré ses stocks en réduisant la production et c’est tant mieux d’un point de vue comptable, sans rien enlever au problème de fond. Alors que le milliardaire promettait depuis des années une croissance exceptionnelle pour faire de Tesla le plus gros fabricant de voitures au monde à terme, cette promesse semble n’être plus qu’un lointain souvenir. Le CEO préfère maintenant parier sur l’intelligence artificielle et les robots, au détriment des voitures individuelles qui semblent perdre petit à petit leur place dans la stratégie de son entreprise.

La production de voitures individuelles ne semble plus intéresser Tesla

La production de voitures individuelles ne semble plus intéresser Tesla

Quoi qu’il en soit, il va être difficile de revenir dans la course sans une voiture nettement moins chère, ce qui n’est pas au programme à court terme pour Tesla. On pourrait trouver des excuses pour justifier les difficultés du constructeur américain en les liant aux incertitudes actuelles du marché de l’automobile, surtout électrique, ou en évoquant le désengagement de constructeurs traditionnels, de Ford à Mercedes. La réalité est toutefois plus complexe, comme le prouvent bien les succès éclatants que l’on trouve dans la même industrie.

Hasard du calendrier, le chinois BYD a lui aussi publié ses chiffres de vente pour le trimestre qui vient de s’écouler et avec 426 000 véhicules entièrement électriques, il ne dépasse pas encore Tesla, mais poursuit la croissance au rythme promis à une époque par Elon Musk. C’est son record et c’est plus de 20 % de croissance par rapport au premier trimestre 2024.

Même si ce succès reste largement limité à la Chine pour le moment, le constructeur a une immense marge de manœuvre en particulier en Europe où ses prix sont actuellement bien plus élevés que dans son propre pays. Si ses capacités de production peuvent suivre, il devrait rapidement occuper la première marche du podium de l’électrique, détrônant au passage Tesla. À cet égard, le choix de BYD en guise de partenaire officiel (à la place de Volkswagen, tout un symbole) pour l’Euro 2024 en dit long sur sa stratégie concernant notre continent.

La Dolphin est la voiture la moins chère de BYD en Europe, mais avec son tarif affiché à partir de 34 000 €, elle est loin des prix cassés pratiqués par le constructeur en Chine et perd ainsi de son intérêt face à la production locale. Image BYD.

Les constructeurs chinois ne sont pas les seuls à se distinguer. Même en oubliant le succès de l’EX30 de Volvo (une marque européenne, propriété du constructeur chinois Geely), Kia a collecté de nombreuses précommandes en Corée du Sud pour sa toute nouvelle EV3 et les ventes du groupe coréen ont atteint des records aux États-Unis. Plus proche de nous, Citroën semble avoir rencontré le succès avec sa nouvelle ëC3, même si le constructeur a profité du leasing social. Renault a raté ce coche, ce qui n’enlève rien à sa R5 revisitée qui devrait à terme s’afficher à partir de 25 000 €.

Le point commun entre toutes ces voitures électriques, c’est qu’elles sont moins chères avec un prix d’appel autour des 30 000 €. C’est probablement la clé désormais pour s’en sortir sur ce marché et Tesla n’a rien à proposer sur ce segment. Est-ce que l’entreprise reviendra sur sa décision et sortira rapidement la fameuse Model 2 envisagée autour de 25 000 $ HT aux États-Unis ?

La concurrence ne l’attendra en tout cas pas, comme en témoigne encore la présentation la semaine dernière de la Hyundai Inster, une petite voiture électrique dont on ne connaît pas encore les tarifs, même s’ils pourraient être sous la barre des 25 000 € en prix d’appel. Sortie prévue début 2025.

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