Annoncé depuis quelque temps, iCalamus est effectivement disponible au téléchargement dans une première version publique. Le nom de ce nouveau logiciel de P.A.O. ne dira peut-être rien à certains de nos lecteurs ; il rappellera en revanche beaucoup de souvenirs à ceux d'entre eux qui ont utilisé un Atari et qui, au tournant des années 90, utilisaient Calamus pour mettre en page leurs documents. À l'occasion de la renaissance de ce programme, nous avons posé quelques questions à Ulf Dunkel, d'Invers Software, à l'origine du projet.
- Quand avez-vous commencé à développer iCalamus ?
En 2003, nous songions très sérieusement à porter Calamus SL sur Mac OS X. Mais lorsque nous avons jeté un oeil au code source de Calamus SL, nous nous sommes aperçus qu'il faudrait des années pour le porter sur Mac OS X, et le tout sans même parler du rajout de nouvelles fonctionnalités.
En même temps, nous avons observé les fabuleuses capacités offertes par Cocoa ainsi que les outils de développement. Après réflexion, nous avons décidé de repartir de zéro et de concevoir un nouveau logiciel de mise en page pour Mac OS X. Nous l'avons appelé iCalamus, car sa philosophie d'utilisation est opposée à celle de son grand frère. Calamus SL fait tout lui-même et ne s'appuie sur aucun système d'exploitation. iCalamus fait tout le contraire, il s'appuie à 100 % sur les technologies de Mac OS X.
Nous avons commencé en novembre 2003 et après presque trois ans de développement, nous venons de sortir la version 1.0
- Pouvez-vous expliquer à ceux qui n'utilisaient pas d'Atari ce qu'était précisément Calamus SL ?
Calamus est un éditeur très connu sur Atari ST/TT depuis 1987. Les autres systèmes, à l'époque, ignoraient les polices vectorielles ou encore les résolutions d'impression de 2540 ppp. À cette époque, Calamus faisait déjà ce genre de choses. Il ne gérait que le noir et blanc, mais les utilisateurs arrivaient à produire des documents professionnels avec un ordinateur doté seulement d'un mégaoctet de mémoire vive et d'un processeur cadencé à 8 MHz. Calamus est l'un des premiers logiciels de l'histoire de la P.A.O.
Calamus SL était la première version de Calamus à offrir une véritable gestion de la couleur. Le logiciel était alors très populaire. Il a été porté par la suite sur Windows. En 1995, Calamus a été vendu à la société canadienne MGI, qui a son tour a été rachetée en 2000 par Roxio. J'ai récupéré les droits de Calamus à Roxio en 2002, alors que le logiciel était mort commercialement. Cela n'empêche pas d'avoir encore aujourd'hui une communauté de 4000 utilisateurs de Calamus SL. Un tiers d'entre eux l'utilise d'ailleurs sous Mac OS ou Mac OS X à l'aide de MagicMac (un émulateur ATARI).
- Qu'est-ce qui vous a tant plus dans les outils proposés par Apple pour le développement ?
Xcode est un environnement de développement mature. Il possède tout ce qu'il faut pour créer de belles applications (comme iCalamus).
Cocoa est une interface de programmation très riche. Dans la pratique, Mac OS X se concentre avant tout sur la sortie-écran. D'un point de vue PAO, il manque beaucoup de choses à Cocoa. Nous avons ainsi dû écrire beaucoup de choses que nous espérions trouver dans Cocoa. Nous avons dû notamment concevoir un moteur pour les ombres, ainsi que pour le formatage du texte, et d'autres fonctions orientées PAO qui existent dans Cocoa, mais à des niveaux rudimentaires.
- Depuis quand intéressez-vous à la plate-forme Apple ?
Comme vous avez pu le constater, nous venons d'Atari. En 1994, les utilisateurs Atari ont commencé à s'intéresser au Macintosh avec la sortie de MagiCMac, un émulateur Atari pour Mac. Beaucoup d'utilisateurs ont par la suite switché et ont continué à se servir de leurs applications Atari sous Mac. Depuis cette époque, nous regardons ce qui se passe du côté de Mac OS X. Mais Mac OS Classic n'a rien à voir avec l'excellent Mac OS X. Je pense que c'est le meilleur système d'exploitation jamais conçu pour les utilisateurs. Il est tellement bien pensé que les utilisateurs n'ont à se préoccuper de rien, ils n'ont qu'à utiliser le système, tout simplement. C'est dans cette optique que nous avons conçu iCalamus. Ne pensez pas au logiciel, simplement utilisez-le. Publiez vos idées sans restrictions !
- Sans parler des gros logiciels, il y a beaucoup d'alternatives dans ce domaine (RagTime, Pages, SWIFT) pour Mac OS X. N'avez-vous pas peur de la concurrence ?
Chacune de ces applications a ses avantages et ses inconvénients. Nous n'avons pas peur de nos concurrents. Ce qui nous intéresse, c'est ce que les utilisateurs font avec iCalamus. Notre idée est d'offrir le plus de liberté possible aux utilisateurs. Nous sommes presque sûrs qu'il n'y aura pas que des utilisateurs de logiciels de PAO qui utiliseront des iCalamus, mais également des gens qui veulent juste faire de jolis documents sans avoir à utiliser un outil frustrant comme Word. iCalamus est une alternative aussi bien pour le professionnel que pour les novices.
- Pourquoi avoir fait une version light ?
C'est toujours une bonne idée de proposer des versions de démonstration de vos logiciels. Les gens s'habituent à les essayer. Outre la démo, nous voulions offrir quelque chose en plus aux utilisateurs. La version Light est quasiment identique à la version payante. Il n'y a que quelques restrictions : vous ne pouvez utiliser qu'une page par document. D'autre part, une ligne d'information (version non enregistrée) s'affichera lors de l'impression. Enfin, il n'est pas possible d'utiliser des modules externes qui seront disponible prochainement.
- Beaucoup de vos concurrents se targuent de pouvoir exporter en HTML. Ce n'est pas le cas d'iCalamus. Est-ce volontaire ?
L'export HTML est un rêve des années 90, quand beaucoup de personnes espéraient pouvoir tout faire à partir d'un document. Aujourd'hui, nous savons que le HTML est une autre pièce du puzzle. Nous aurions à pousser le HTML dans ses limites si nous voulions faire en sorte qu'un document iCalamus puisse être visualisé à partir d'un navigateur web. Par contre, nous étudions la possibilité de gérer en export le format Open Document.
- Quels sont vos projets désormais ?
Nous venons d'accoucher d'iCalamus. C'était une belle naissance. Le bébé se porte bien et parle déjà six langues et est beaucoup plus puissant que ce que nous, les parents, nous attendions. Nous allons faire en sorte de le faire grandir et lui faire apprendre plus de choses.
D'un point de vue technique, nous sommes en train de mettre au point une architecture de plug-ins. Nous invitons les développeurs Mac OS X à s'y intéresser et à proposer des modules (en Objective-C / Cocoa) pour iCalamus.
Nous sommes également à l'écoute de nos clients (des centaines de nouveaux utilisateurs l'ont déjà acheté alors qu'iCalamus est sorti il n'y a que quelques jours…) et allons essayer d'intégrer les fonctionnalités qu'ils réclament et qui sont en accord avec la philosophie d'iCalamus.
- Vu l'architecture du logiciel, on imagine que vous ne prévoyez pas de sortir une version Windows ?
En effet, nous ne ferons pas de version Windows à moins que quelqu'un porte Cocoa sur Windows. Plus sérieusement, nous croyons beaucoup dans le potentiel tant commercial que technique de Mac OS X. Avec la nouvelle génération de Mac Intel (ainsi que Boot Camp), nous voyons de plus en plus de switchers. Et nous devons mentionner que notre solution pour Windows, Calamus SL, existe toujours.
- On ne peut pas s'empêcher de vous poser cette question. Quelle est votre opinion concernant la guerre XPress/Indesign ?
J'ai visité l'Écosse il y a quelques années. Tous les chefs de clan qui ont décidé de ne pas participer aux guerres dans le passé, ont toujours un toit sur leur château, alors que les autres ont perdu leur maison et leur pays. C'est pour cela que nous ne jouons pas à la guerre. Nous investissons nos forces et notre énergie dans nos produits.
Je laisse à d'autres le soin d'envoyer des piques. Nous proposons une alternative qui va grandir en fonctionnalités, en puissance et en confort d'utilisation.
- Quand avez-vous commencé à développer iCalamus ?
En 2003, nous songions très sérieusement à porter Calamus SL sur Mac OS X. Mais lorsque nous avons jeté un oeil au code source de Calamus SL, nous nous sommes aperçus qu'il faudrait des années pour le porter sur Mac OS X, et le tout sans même parler du rajout de nouvelles fonctionnalités.
En même temps, nous avons observé les fabuleuses capacités offertes par Cocoa ainsi que les outils de développement. Après réflexion, nous avons décidé de repartir de zéro et de concevoir un nouveau logiciel de mise en page pour Mac OS X. Nous l'avons appelé iCalamus, car sa philosophie d'utilisation est opposée à celle de son grand frère. Calamus SL fait tout lui-même et ne s'appuie sur aucun système d'exploitation. iCalamus fait tout le contraire, il s'appuie à 100 % sur les technologies de Mac OS X.
Nous avons commencé en novembre 2003 et après presque trois ans de développement, nous venons de sortir la version 1.0
- Pouvez-vous expliquer à ceux qui n'utilisaient pas d'Atari ce qu'était précisément Calamus SL ?
Calamus est un éditeur très connu sur Atari ST/TT depuis 1987. Les autres systèmes, à l'époque, ignoraient les polices vectorielles ou encore les résolutions d'impression de 2540 ppp. À cette époque, Calamus faisait déjà ce genre de choses. Il ne gérait que le noir et blanc, mais les utilisateurs arrivaient à produire des documents professionnels avec un ordinateur doté seulement d'un mégaoctet de mémoire vive et d'un processeur cadencé à 8 MHz. Calamus est l'un des premiers logiciels de l'histoire de la P.A.O.
Calamus SL était la première version de Calamus à offrir une véritable gestion de la couleur. Le logiciel était alors très populaire. Il a été porté par la suite sur Windows. En 1995, Calamus a été vendu à la société canadienne MGI, qui a son tour a été rachetée en 2000 par Roxio. J'ai récupéré les droits de Calamus à Roxio en 2002, alors que le logiciel était mort commercialement. Cela n'empêche pas d'avoir encore aujourd'hui une communauté de 4000 utilisateurs de Calamus SL. Un tiers d'entre eux l'utilise d'ailleurs sous Mac OS ou Mac OS X à l'aide de MagicMac (un émulateur ATARI).
- Qu'est-ce qui vous a tant plus dans les outils proposés par Apple pour le développement ?
Xcode est un environnement de développement mature. Il possède tout ce qu'il faut pour créer de belles applications (comme iCalamus).
Cocoa est une interface de programmation très riche. Dans la pratique, Mac OS X se concentre avant tout sur la sortie-écran. D'un point de vue PAO, il manque beaucoup de choses à Cocoa. Nous avons ainsi dû écrire beaucoup de choses que nous espérions trouver dans Cocoa. Nous avons dû notamment concevoir un moteur pour les ombres, ainsi que pour le formatage du texte, et d'autres fonctions orientées PAO qui existent dans Cocoa, mais à des niveaux rudimentaires.
- Depuis quand intéressez-vous à la plate-forme Apple ?
Comme vous avez pu le constater, nous venons d'Atari. En 1994, les utilisateurs Atari ont commencé à s'intéresser au Macintosh avec la sortie de MagiCMac, un émulateur Atari pour Mac. Beaucoup d'utilisateurs ont par la suite switché et ont continué à se servir de leurs applications Atari sous Mac. Depuis cette époque, nous regardons ce qui se passe du côté de Mac OS X. Mais Mac OS Classic n'a rien à voir avec l'excellent Mac OS X. Je pense que c'est le meilleur système d'exploitation jamais conçu pour les utilisateurs. Il est tellement bien pensé que les utilisateurs n'ont à se préoccuper de rien, ils n'ont qu'à utiliser le système, tout simplement. C'est dans cette optique que nous avons conçu iCalamus. Ne pensez pas au logiciel, simplement utilisez-le. Publiez vos idées sans restrictions !
- Sans parler des gros logiciels, il y a beaucoup d'alternatives dans ce domaine (RagTime, Pages, SWIFT) pour Mac OS X. N'avez-vous pas peur de la concurrence ?
Chacune de ces applications a ses avantages et ses inconvénients. Nous n'avons pas peur de nos concurrents. Ce qui nous intéresse, c'est ce que les utilisateurs font avec iCalamus. Notre idée est d'offrir le plus de liberté possible aux utilisateurs. Nous sommes presque sûrs qu'il n'y aura pas que des utilisateurs de logiciels de PAO qui utiliseront des iCalamus, mais également des gens qui veulent juste faire de jolis documents sans avoir à utiliser un outil frustrant comme Word. iCalamus est une alternative aussi bien pour le professionnel que pour les novices.
- Pourquoi avoir fait une version light ?
C'est toujours une bonne idée de proposer des versions de démonstration de vos logiciels. Les gens s'habituent à les essayer. Outre la démo, nous voulions offrir quelque chose en plus aux utilisateurs. La version Light est quasiment identique à la version payante. Il n'y a que quelques restrictions : vous ne pouvez utiliser qu'une page par document. D'autre part, une ligne d'information (version non enregistrée) s'affichera lors de l'impression. Enfin, il n'est pas possible d'utiliser des modules externes qui seront disponible prochainement.
- Beaucoup de vos concurrents se targuent de pouvoir exporter en HTML. Ce n'est pas le cas d'iCalamus. Est-ce volontaire ?
L'export HTML est un rêve des années 90, quand beaucoup de personnes espéraient pouvoir tout faire à partir d'un document. Aujourd'hui, nous savons que le HTML est une autre pièce du puzzle. Nous aurions à pousser le HTML dans ses limites si nous voulions faire en sorte qu'un document iCalamus puisse être visualisé à partir d'un navigateur web. Par contre, nous étudions la possibilité de gérer en export le format Open Document.
- Quels sont vos projets désormais ?
Nous venons d'accoucher d'iCalamus. C'était une belle naissance. Le bébé se porte bien et parle déjà six langues et est beaucoup plus puissant que ce que nous, les parents, nous attendions. Nous allons faire en sorte de le faire grandir et lui faire apprendre plus de choses.
D'un point de vue technique, nous sommes en train de mettre au point une architecture de plug-ins. Nous invitons les développeurs Mac OS X à s'y intéresser et à proposer des modules (en Objective-C / Cocoa) pour iCalamus.
Nous sommes également à l'écoute de nos clients (des centaines de nouveaux utilisateurs l'ont déjà acheté alors qu'iCalamus est sorti il n'y a que quelques jours…) et allons essayer d'intégrer les fonctionnalités qu'ils réclament et qui sont en accord avec la philosophie d'iCalamus.
- Vu l'architecture du logiciel, on imagine que vous ne prévoyez pas de sortir une version Windows ?
En effet, nous ne ferons pas de version Windows à moins que quelqu'un porte Cocoa sur Windows. Plus sérieusement, nous croyons beaucoup dans le potentiel tant commercial que technique de Mac OS X. Avec la nouvelle génération de Mac Intel (ainsi que Boot Camp), nous voyons de plus en plus de switchers. Et nous devons mentionner que notre solution pour Windows, Calamus SL, existe toujours.
- On ne peut pas s'empêcher de vous poser cette question. Quelle est votre opinion concernant la guerre XPress/Indesign ?
J'ai visité l'Écosse il y a quelques années. Tous les chefs de clan qui ont décidé de ne pas participer aux guerres dans le passé, ont toujours un toit sur leur château, alors que les autres ont perdu leur maison et leur pays. C'est pour cela que nous ne jouons pas à la guerre. Nous investissons nos forces et notre énergie dans nos produits.
Je laisse à d'autres le soin d'envoyer des piques. Nous proposons une alternative qui va grandir en fonctionnalités, en puissance et en confort d'utilisation.