Dans un courrier adressé à l'Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE), Google dévoile ses intentions concernant l'acquisition de Motorola. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la firme de Mountain View a amplement révisé ses positions précédentes.
En effet, elle indique notamment ne rien vouloir changer à la politique de Motorola concernant les diverses procédures judiciaires en cours, pas plus d'ailleurs que pour ses prétentions. Motorola a ainsi exigé des royalties de 2,25 %, ce qui monterait la facture à un milliard de dollars pour les ventes d'iPhone en 2011 (sachant que Google s'apprête à débourser 12,5 milliards de dollars pour racheter Motorola, une société qui perdait 285 millions de dollars sur l'exercice de l'an dernier).
Nous sommes loin de la posture de chevalier blanc adoptée par Google en matière de brevets : en août dernier, la société publiait un billet sur son blog qui accusait toutes les entreprises qui s'en prenaient à ses partenaires sur Android de dévoyer le système des brevets (lire Android et les brevets : une lettre ouverte de Google en forme d'écran de fumée).
Google condamnait notamment Apple et Microsoft pour leur rachat groupé des brevets de Nortel (lire Les brevets de Nortel vendus 4,5 milliards de dollars), en les accusant de vouloir en faire mauvais usage. Des allégations qui se sont retournées contre Google, puisque Microsoft a répondu en révélant qu'elle avait offert à Google de se joindre au consortium pour se partager ces brevets (preuve de ses intentions pacifistes), et que cette dernière avait refusé l'offre (preuve selon Microsoft que Google n'a d'intérêt pour des brevets que si elle peut s'en servir de manière exclusive, et donc de manière hostile, lire « Tous contre Android » : Google revient à la charge… Microsoft aussi).
Google a nié vouloir utiliser des brevets de manière offensive : il ne s'agirait que de se défendre en cas d'attaque, tout en faisant son possible pour corriger le système malade des brevets américains. L'argument ne tient plus : Motorola a été la première à tirer concernant Apple, et Google souscrit désormais pleinement à cette stratégie. Où l'intérêt du portefeuille de plus de 17 000 brevets de Motorola devient d'autant plus manifeste, et la somme déboursée limpidement justifiée… L'ironie du sort c'est que Larry Page a déclaré que ce sont les attaques "anticoncurrentielles" de Microsoft et Apple en justice qui l'ont décidé à racheter Motorola (lire : Google-Motorola : une acquisition à double tranchant).
Alors que Google n'était jusqu'ici concernée directement que par une procédure intentée à son encontre par Oracle, elle s'apprête donc à reprendre en nom propre le flambeau judiciaire de Motorola une fois l'acquisition validée par les instances gouvernementales, ce qui devrait être chose faite d'ici une semaine. A cet égard, le géant de la recherche ne vaudra donc pas mieux que les sociétés qu'elle pointait hier du doigt en les accusant de bloquer l'innovation et de pervertir le système des brevets. Avec une veste doublée de vison, ce serait du gâchis de ne pas la retourner… Une leçon que Google pourrait avantageusement méditer la prochaine fois qu'il lui viendra des velléités de se poser en parangon de la morale.
En effet, elle indique notamment ne rien vouloir changer à la politique de Motorola concernant les diverses procédures judiciaires en cours, pas plus d'ailleurs que pour ses prétentions. Motorola a ainsi exigé des royalties de 2,25 %, ce qui monterait la facture à un milliard de dollars pour les ventes d'iPhone en 2011 (sachant que Google s'apprête à débourser 12,5 milliards de dollars pour racheter Motorola, une société qui perdait 285 millions de dollars sur l'exercice de l'an dernier).
Nous sommes loin de la posture de chevalier blanc adoptée par Google en matière de brevets : en août dernier, la société publiait un billet sur son blog qui accusait toutes les entreprises qui s'en prenaient à ses partenaires sur Android de dévoyer le système des brevets (lire Android et les brevets : une lettre ouverte de Google en forme d'écran de fumée).
Google condamnait notamment Apple et Microsoft pour leur rachat groupé des brevets de Nortel (lire Les brevets de Nortel vendus 4,5 milliards de dollars), en les accusant de vouloir en faire mauvais usage. Des allégations qui se sont retournées contre Google, puisque Microsoft a répondu en révélant qu'elle avait offert à Google de se joindre au consortium pour se partager ces brevets (preuve de ses intentions pacifistes), et que cette dernière avait refusé l'offre (preuve selon Microsoft que Google n'a d'intérêt pour des brevets que si elle peut s'en servir de manière exclusive, et donc de manière hostile, lire « Tous contre Android » : Google revient à la charge… Microsoft aussi).
Google a nié vouloir utiliser des brevets de manière offensive : il ne s'agirait que de se défendre en cas d'attaque, tout en faisant son possible pour corriger le système malade des brevets américains. L'argument ne tient plus : Motorola a été la première à tirer concernant Apple, et Google souscrit désormais pleinement à cette stratégie. Où l'intérêt du portefeuille de plus de 17 000 brevets de Motorola devient d'autant plus manifeste, et la somme déboursée limpidement justifiée… L'ironie du sort c'est que Larry Page a déclaré que ce sont les attaques "anticoncurrentielles" de Microsoft et Apple en justice qui l'ont décidé à racheter Motorola (lire : Google-Motorola : une acquisition à double tranchant).
Alors que Google n'était jusqu'ici concernée directement que par une procédure intentée à son encontre par Oracle, elle s'apprête donc à reprendre en nom propre le flambeau judiciaire de Motorola une fois l'acquisition validée par les instances gouvernementales, ce qui devrait être chose faite d'ici une semaine. A cet égard, le géant de la recherche ne vaudra donc pas mieux que les sociétés qu'elle pointait hier du doigt en les accusant de bloquer l'innovation et de pervertir le système des brevets. Avec une veste doublée de vison, ce serait du gâchis de ne pas la retourner… Une leçon que Google pourrait avantageusement méditer la prochaine fois qu'il lui viendra des velléités de se poser en parangon de la morale.