Ariel Maislos a quitté Apple il y a un mois, un an après l'acquisition d'Anobit, la société spécialisée dans les contrôleurs SSD qu’il a fondée et dirigeait. À l’occasion d’une conférence organisée par l’Israel Semiconductor Club, il s’est confié sur les conditions de la vente de sa société et la culture d’entreprise d’Apple.
Ariel Maislos à gauche. Image Shmuel Auster.
« Nous collaborions déjà étroitement avec Apple » explique-t-il, « lorsque vous travaillez dans l’industrie de la mémoire flash, il est plutôt difficile de ne pas tomber sur Apple à un moment ou à un autre, comme client ou comme partenaire — et c’était un très gros client. » Entrepreneur en série, Maislos ne cherchait pas nécessairement à vendre Anobit, qui ne manquait ni de clients ni de fonds.
Mais il avait avec Apple « une bonne relation », si bien qu’une « appréciation mutuelle » s’est développée. Et comme Apple était particulièrement intéressée par les technologies d’Anobit, ce qui devait arriver arriva. L’acquisition était de plus facilitée par le fait que les équipes d’Anobit resteraient en Israël, formant même le noyau d'un centre de recherche et de développement d'Apple.
Maislos a pu avoir un aperçu de la culture d’entreprise d’Apple pendant l’année où il y a travaillé. Il peut la comparer à celle d’Intel, qui a investi 32 millions de dollars dans Anobit en 2010. Chez Apple, « il faut être aux avant-postes pour rester à votre poste et il est attendu énormément de chacun. Apple attend que tout ce que vous fassiez soit génial. » Les choses seraient légèrement différentes chez Intel : le fondeur attend que chacun soit au mieux de sa forme, sans pour autant obliger à se dépasser.
Une pression spécifique à Apple qui trouverait ses racines dans cette sorte de blessure originelle qu’est la quasi-faillite de 1997. « Personne ne peut imaginer un futur dans lequel [Apple] commet des erreurs », explique-t-il, ce qui justifie cette recherche permanente de l’excellence. Intel a aussi connu de mauvaises passes, mais n’a pas été à ce point marquée et est donc plus confiante dans l’avenir. Bref, pour ne pas regarder dans le rétroviseur et revivre ce passé funeste, Apple avance.