En novembre dernier, un tribunal fédéral du Texas a condamné Apple à verser une amende de 368,2 millions de dollars pour avoir violé des brevets de la société VirnetX. Les brevets en question concernaient entre autres FaceTime.
Refusant de signer un accord avec VirnetX, Apple a préféré modifier la façon dont FaceTime marchait. Auparavant, les communications passaient en direct. FaceTime se renseignait juste auprès des serveurs d’Apple pour savoir si le compte appelé était bel et bien valide et le cas échéant de lancer la conversation.
Dans de très rares cas, les échanges étaient acheminés par un serveur relais installé chez Apple. Un ingénieur d’Apple a expliqué que 5 à 10 % des communications utilisaient cette méthode. Lorsque le Californien s’est rendu compte qu’il pouvait à terme être amené à payer des royalties sur chaque appel FaceTime, il a décidé de revoir entièrement son architecture.
Une nouvelle architecture pour FaceTime
Depuis avril, les communications FaceTime passent systématiquement par un serveur relais. En utilisant ce mécanisme, la firme de Cupertino n’enfreint a priori plus les brevets de VirnetX.
Tout cela a bien évidemment un coût pour Apple. Lors d’une audience qui s’est tenue à la mi-août entre les deux parties, Patrick Gates, le responsable de l’ingénierie chez Apple, a avancé le chiffre de 3,6 millions de dollars alors que les avocats de VirnetX estiment qu’un tel procédé doit coûter mensuellement 2,4 millions de dollars à la firme de Cupertino.
Cette somme est essentiellement utilisée à payer des prestataires comme Akamai pour mettre à disposition d’Apple des serveurs capables d’acheminer les communications le plus rapidement possible.
D’après Patrick Gates, ce changement est totalement transparent pour l’utilisateur. Un constat contesté par les avocats de VirnetX, qui affirment qu’Apple a reçu plus de 500 000 appels se plaignant d’une dégradation des communications avec FaceTime entre avril et août. Pour avancer ces chiffres, les avocats de VirnetX ont eu accès aux logs du service client d’Apple.
Pourquoi les avocats de VirnetX s’intéressent tant à la qualité de FaceTime ? Ils cherchent en fait à démontrer que les brevets de leur client sont significatifs d’un point de vue technologique, difficiles à contourner et nécessitent par conséquent des royalties élevées. Juste pour FaceTime, VirnetX demande 700 millions de dollars de dommages et intérêts.
Ars Technica à l’origine de ce rapport, insiste toutefois sur le fait que l’ensemble de ses informations émane de Jeff Lease, actionnaire de VirnetX. Les parties concernées quant à elle se sont refusées à tout commentaire.
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