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Libra, Libra pas ?

Anthony Nelzin-Santos

mardi 15 octobre 2019 à 12:00 • 26

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Malgré la défection des grands noms du secteur du paiement, les membres fondateurs du projet Libra se sont bien réunis à Genève pour signer les statuts de l’association et élire les premiers membres du conseil d’administration. L’association Libra veut minimiser les secousses des derniers jours, en assurant que « plus de 1 500 institutions ont fait part de leur intérêt » dans cette nouvelle cryptomonnaie, et qu’environ 180 d’entre elles « répondent aux critères préliminaires pour devenir membres ».

Les membres et anciens membres de l’association Libra. Image Facebook, modifiée par MacGeneration.

L’association Libra pourrait ainsi atteindre la centaine de membres avant la fin de l’année prochaine, comme prévu. Reste qu’elle débute avec 21 membres fondateurs, alors que 28 institutions formaient le « groupe de travail » qui a défini la charte de fonctionnement du projet. Sept membres ont quitté le navire dans les derniers jours :

  • cinq acteurs majeurs du paiement : Mastercard, Mercado Pago, PayPal, Stripe, Visa ;
  • deux géants du commerce en ligne : eBay et Booking.

La liste des membres fondateurs s’établit donc ainsi :

  • Facebook par l’intermédiaire de son faux-nez Calibra ;
  • spécialistes des blockchains : Anchorage, Bison Trails, Coinbase, Xapo ;
  • réseaux de paiement : PayU ;
  • capital-risque : Andreessen Horowitz, Breakthrough Initiatives, Ribbit Capital, Thrive Capital, Union Square Ventures ;
  • opérateurs de télécommunications : Iliad, Vodafone Group ;
  • vente en ligne : Farfetch, Lyft, Spotify, Uber ;
  • ONG : Creative Destruction Lab, Kiva, Mercy Corps, Women’s World Banking.

Les membres fondateurs opèreront les nœuds de validation garantissant la sécurité du réseau et la validité des transactions, pourront modifier la composition du panier de monnaies qui assoit la valeur de la Libra, et investiront 10 millions de dollars chacun. Dans un second temps, l’association est censée aller vers un modèle de blockchain ouverte, dont la gouvernance serait complètement décentralisée, et vers une gestion automatisée.

Le premier conseil d’administration compte cinq membres : Patrick Ellis de PayU, Matthew Davie de Kiva, Katie Haun d’Andreessen Horowitz, Wences Casares de Xapo, et David Marcus de Calibra. Passé par la présidence de PayPal et le conseil d’administration de Coinbase, Marcus fut le vice-président de Facebook en charge de Messenger, et se présente comme le « cocréateur de Libra ». Libra « n’est pas la monnaie de Facebook », assure Xavier Niel, mais un peu quand même.

L’un de ses anciens collègues chez PayPal, Bertrand Perez, prend la direction des opérations de l’association. Dante Disparte, porte-parole du projet et spécialiste de la gestion des risques stratégiques, prend la tête de la communication. Ces deux-là auront fort à faire pour tenir l’échéance d’un lancement de la cryptomonnaie d’ici à la mi-2020, alors que la pression politique n’a jamais été aussi forte.

Dans une interview accordée à Capital, Perez dit ne pas être « à quelques trimestres près », car « un décalage de la date ne sera un drame pour personne et surtout pas pour nous. » Il devra convaincre le régulateur et le législateur américain, qui a réussi à convaincre Mastercard et Visa de quitter le projet, mais surtout les autorités européennes. « Nous ne pouvons pas autoriser le développement de la Libra sur le sol européen », disait encore récemment le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.

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