Il n'a pas échappé à Eric Schmidt, président de Google, que Tim Cook a mis au point un axe de communication potentiellement ravageur pour le moteur de recherche. Le CEO d'Apple a comparé le modèle économique d'Apple — la vente de biens et de services — à celui de Google — qui vend les données de ses utilisateurs sans nécessairement faire grand cas de leur vie privée (lire : Tim Cook : Apple ne vend pas les données de ses utilisateurs). Dans un contexte très sensible marqué par la fuite de photos intimes de vedettes et les écoutes indiscrètes d'organismes de sécurité gouvernementaux, l'argument selon lequel « Si c'est gratuit, c'est vous le produit » peut effectivement porter. Et tous les services de Google gravitent autour de leur gratuité.
Eric Schmidt, en pleine tournée promotionnelle pour vanter son dernier livre How Google Works, a déjà eu l'occasion de croiser le fer avec Tim Cook par plateaux de télé interposés (lire : Eric Schmidt : « La bataille entre Apple et Google profite aux clients »). Il en a remis une couche pour CNNMoney, en assurant cette fois que Google « a toujours été le leader en matière de sécurité et de chiffrement. Nos systèmes sont bien plus sécurisés et chiffrés que n'importe qui, y compris Apple. Ils sont en train de rattraper [leur retard], et c'est très bien ».
Le président de Google explique également que les utilisateurs des services du moteur de recherche ont la possibilité de modifier leurs préférences et… de partager moins. Transmis au réseau social Google+… Concernant les attaques de Tim Cook, Schmidt réplique : « On ne l'a pas renseigné correctement sur les politiques de Google. C'est malheureux pour lui ».
Les deux entreprises se sont lancées dans une course à l'échalote pour savoir qui protègerait mieux les données des utilisateurs. Du côté de Google, on a annoncé qu'Android L allait chiffrer toutes les informations; il restera à déployer largement cette mise à jour, ce qui sera plus difficile qu'iOS 8 qui, lui aussi, réalise la même opération pour plus de 46% des utilisateurs de produits iOS. Cette course à l'armement pose d'ailleurs de sérieux maux de tête aux autorités américaines, qui n'ont plus aucun accès aux données des possesseurs de smartphones et de tablettes (lire : Le ministre américain de la Justice vent debout contre Apple et Google).