Comme dans toutes les grandes entreprises, les nominations et les départs se succèdent chez Apple. On relève ainsi ces derniers jours le départ de Gerard Williams III, lead designer des puces iOS qui a œuvré sur le processeur de l’iPhone 3GS, jusqu’à la puce A12X des derniers iPad Pro.
Peu connu du grand public, cet as des processeurs a permis à Apple de lancer la première puce mobile 64 bits (l’A7), un an avant le reste de l’industrie. Ces dernières années, le rôle de Williams a évolué : il est passé du design des puces Arm, à la supervision et à l’intégration des différents composants des systèmes-sur-puce d’Apple (mémoire, graphisme, etc.).
Autant dire que c’est une perte réelle pour l’équipe en charge du développement des puces Arm chez Apple, dont le patron n’est autre que Johnny Srouji. Gerard Williams III a déposé pour le compte d’Apple une soixantaine de brevets.
Ce qu’Apple perd d’un côté, elle le gagne de l’autre. L’équipe Special Project Group de la firme de Cupertino se renforce avec l’arrivée de Michael Schwekutsch, débauché auprès de Tesla où il œuvrait depuis 2015. L’ex vice-président de l’ingénierie auprès du constructeur automobile est un cador dans son secteur.
Schwekutsch a travaillé sur le groupe motopropulseur (GMP) de plusieurs véhicules ces vingt dernières années, en particulier pour des voitures hybrides ou électriques (BMW i8, Porsche 918 Spyder, Fiat 500eV, Volvo XC90…). Il s’agit d’un composant central des voitures, un peu l’équivalent — toutes proportions gardées — d’un système-sur-puce dans le monde informatique : dans un véhicule électrique, un GMP combine le moteur électrique, la transmission, l’électronique et les calculateurs.
Le Special Project Group englobe le développement de Titan, ce fameux projet de véhicule électrique autonome et/ou système d’aide à la conduite d’Apple. L’arrivée d’un tel spécialiste renforce l’idée que la Pomme a derrière la tête la conception d’une voiture au complet, pas uniquement d’un logiciel, aussi intelligent soit-il. Malgré tout, le doute reste de mise sur l’ampleur du projet, entre ces embauches et les coupes dans les effectifs.
Ironie de l’histoire, début 2016 Tesla débauchait chez Apple Jim Keller, un ancien de PA Semi qui a notamment planché sur les puces A4 et A5. Ce même Jim Keller qui était, avec Gerard Williams III et quelques autres, un des piliers de l’équipe de développement des processeurs d’Apple. Keller travaille désormais pour Intel.