C’est une petite phrase qui a mis le feu aux poudres : « nous entrainons nos modèles de fondation sur des données accessibles publiquement collectées par notre moteur de recherche sur le web ». L’indignation, feinte ou pas, cache une véritable incompréhension des tenants et des aboutissants de la chose. Apple indexe le web depuis dix ans, au vu et au su de tous, y compris pour des fonctionnalités relevant de facto de l’intelligence artificielle. Apple Intelligence est un changement d’échelle, pas de nature.
Apple « pille le web », pour reprendre une expression largement employée cette semaine, depuis… bientôt dix ans. « Applebot est utilisé par des produits comme les suggestions Siri et les suggestions Spotlight », explique la firme de Cupertino, depuis l’automne 2014. Au fil des années, le petit robot d’indexation est devenu une grande plateforme de collecte de données et d’intelligence numérique, Apple Search.
Sans concurrencer directement Google, qui reste un partenaire excessivement lucratif, Apple court-circuite régulièrement les moteurs de recherche avec son système de suggestions. Chaque clic sur les « suggestions Safari » et les « connaissances Siri » est un clic qui manque à la firme de Mountain View. Or ces suggestions sont …