Après plusieurs mois de discussions et d’incessantes navettes entre l’Assemblée et le Sénat, le projet de loi relatif à la transition énergétique a finalement été adopté ce mercredi. En dehors des dispositions liées strictement à la protection de l’environnement (réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% en 2025, progressivité de la taxe carbone, stratégie nationale de mobilisation de la biomasse, interdiction de la vaisselle jetable en 2020…), le texte introduit un nouveau délit, celui d’obsolescence programmée.
La définition adoptée par les députés est la suivante : « L'obsolescence programmée se définit par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement ».
C’est le Sénat qui a largement inspiré cette nouvelle définition : à l’origine, il était aussi question de sanctions concernant l’« utilisation potentielle », en plus de la durée de vie du produit. De plus, le texte devait détailler les techniques utilisées par les constructeurs pour amoindrir la longévité de leurs produits (une fragilité dans un composant, par exemple) : là aussi, rien de tout cela dans le projet final.
La définition de l’obsolescence programmée, telle qu’elle a été votée — moins précise — pourra donc être discutée en justice en cas de litiges. Les industriels, s’ils sont reconnus coupables d’un tel délit, pourront être assujettis à une amende équivalent à 5% du chiffre d’affaires moyen annuel (au début des discussions, il avait été évoqué un taux de 10%). La ministre de l’Écologie Ségolène Royal a jugé ces dispositions donnaient une plus grande « rationalité » et élargissaient « le champ de l’obsolescence programmée à des pratiques marginales ».