Souvent évoquée, jamais réalisée, la réforme de la redevance audiovisuelle devrait finalement avoir lieu cette année. En guise de réforme, une suppression pure et simple de la contribution de 138 € payée chaque année par les possesseurs de téléviseurs. Il s'agit d'une promesse de campagne prise par Emmanuel Macron — et d'autres candidats de droite — en faveur du pouvoir d'achat.
« La contribution à l'audiovisuel public sera supprimée de manière pérenne dès cette année et le financement de l'audiovisuel public sera assuré dans le respect de l'objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme et d'indépendance des médias », indique le gouvernement dans une retranscription d'une annonce de Bruno Le Maire lors du conseil des ministres. Le ministère de l'Économie a confirmé à l'AFP que l'objectif était d'entériner cette suppression en 2022, en l'inscrivant dans le projet de loi de finances rectificative présenté après les élections législatives.
Chaque année, la « redevance télé » contribue à hauteur de 3 milliards d'euros au financement de l'audiovisuel public, c'est-à-dire France Télévisions, mais aussi Radio France, France Médias Monde (RFI, France 24) et Arte. Durant la campagne, le porte-parole du gouvernement se voulait rassurant : « On a besoin d'un audiovisuel public parce qu'il participe aussi à la création française. […] On va continuer à le financer, à garantir ses moyens, son indépendance. » Dans les médias concernés, cela n'a pas dissipé les craintes de perte d'indépendance vis-à-vis de l'État. Le gouvernement n'a toujours pas précisé comment il comptait combler le manque à gagner.