Apple veut faire entendre sa voix auprès des autorités européennes, et comme bien d'autres entreprises, elle emploie une équipe de lobbyistes chargés de porter la bonne parole à Bruxelles et dans les instances européennes. Et les besoins n'ont cessé de gonfler au fil des années. Durant l'exercice 2020 (qui court sur la période d'octobre 2019 à septembre 2020), le constructeur avait dépensé de 3,5 à 3,7 millions d'euros.
Un budget qui a doublé pour l'exercice suivant, avec des dépenses comprises entre 6,5 et 6,7 millions d'euros. Et pour l'exercice 2022 (octobre 2021 à septembre 2022, donc), Apple a investi de 7 à 8 millions d'euros dans cette activité, selon la déclaration de transparence du groupe. La Pomme a mobilisé un total de 32 personnes pour faire du lobbying au sein de l'UE (ce qui correspond à 7,4 équivalents temps plein). À comparer avec les 21 lobbyistes et 7,2 équivalents temps plein du précédent exercice.
L'an dernier, Apple a en toute logique ciblé les législations sur le marché numérique (DMA) et sur les services numériques (DSA), deux textes qui concernent l'entreprise au premier chef.
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Mais ce ne sont pas là les seuls sujets d'intérêt pour Apple. Le constructeur s'est aussi intéressé à la définition du framework pour l'identité numérique en Europe, à la proposition concernant la lutte contre les contenus pédopornographiques (CSAM), ou encore pour peser sur l'« AI Act », la régulation de l'intelligence artificielle. Apple a aussi contribué aux consultations publiques sur le chargeur USB-C unique, sur les brevets essentiels, sur les questions de concurrence.
À la tête de ces « influenceurs » chevronnés, on trouve toujours Michelle O'Neill, en place depuis novembre 2021. Ce travail de lobby a mauvaise presse, mais les régulateurs européens (et tous ceux partout dans le monde) ont aussi besoin de connaitre le point de vue des entreprises lors de l'élaboration des textes de loi — même si, dans le cas du DMA par exemple, les législations ne vont pas dans le sens désiré par Apple.