Tout bien considéré, Thunderbird va rester couvé par Mozilla. C’est la conclusion à laquelle sont parvenus la fondation Mozilla et le Thunderbird Council (l’organe qui gère le client mail) après un an et demi d’atermoiements.
En décembre 2015, la fondation faisait savoir par la voix de sa présidente qu’elle cherchait à se détacher complètement de Thunderbird afin de se concentrer au maximum sur Firefox. Le client mail open source, qui n’était déjà plus développé que par la communauté, devait trouver un repreneur.
Une poignée de pistes a été explorée, dont une reprise par The Document Foundation, l’organisation derrière la suite LibreOffice. Finalement, retour à la case départ puisque Thunderbird restera au sein de Mozilla.
D’une part, la fondation semble avoir pris conscience de l’importance de Thunderbird, utilisé par plus de 25 millions de personnes à travers le monde, dont une partie s’en sert pour protéger ses communications.
D’autre part, la peur de voir Firefox freiné par son cousin s’est partiellement dissipée. « Tant que Thunderbird ne ralentit pas l’évolution de Firefox, il ne semble pas y avoir d’obstacle majeur à leur coexistence », déclare Philipp Kewisch, membre de la fondation.
Ainsi, Mozilla restera la maison-mère du client mail et continuera de gérer ses aspects juridiques et financiers, mais pas plus. Cet arrangement est soumis à deux conditions : que le Thunderbird Council et la fondation Mozilla travaillent en bonne entente, et que la prise d’indépendance technique et opérationnelle du Thunderbird Council avance vite. Si l'une d'entre elles venait à ne pas être respectée, alors Mozilla pourrait se séparer de Thunderbird une bonne fois pour toutes.
Maintenant que les questions organisationnelles sont tranchées, le Thunderbird Council veut relancer le développement qui patine depuis de longues années. Alors que Firefox est en train d’être refait de fond en comble, Thunderbird dépend toujours beaucoup de technologies qui vont être abandonnées à terme par Mozilla.
L’objectif sur le long terme est de migrer le logiciel vers les nouvelles technologies promues par la fondation et les autres acteurs du web. Une tâche ardue alors que le client mail ne peut plus compter que sur les efforts de bénévoles pour évoluer.