C’est au détour de son test du nouveau MacBook Air que le blogueur John Gruber glisse l’information :
Une chose que l’on m’a dite, c’est qu’Apple veut se concentrer sur les « mises à jour significatives ». Les jours des mises à jour « speed bumps » sont largement comptés. Ça n’a simplement plus assez de valeur.
Les « speed bumps » étaient régulières à une époque pour les Mac. À chaque fois qu’Apple pouvait le faire, elle sortait une mise à jour de ses ordinateurs avec un processeur légèrement plus puissant, parfois un disque dur légèrement plus gros, ou un petit peu plus de RAM par défaut. Il n’était ainsi pas rare d’avoir deux mises à jour de Mac par an, ce qui fait que les générations devaient se distinguer plus finement que par année. Début 2006, mi 2007, fin 2008… cela fait bien longtemps que cette précision n’est plus nécessaire.
Le calendrier de sortie des Mac est devenu très irrégulier, comme en témoigne le Mac mini qui vient de sortir après quatre ans sans mise à jour. Sans même parler du Mac Pro qui attend sa renaissance pour 2019 après six ans sans nouveauté, les nouveaux Mac ne sortent déjà plus à date fixe. Le MacBook Retina, le modèle de 12 pouces sorti en 2015, a eu une mise à jour en 2016 et une autre en 2017, mais rien cette année.
On pourrait dire que c’est à cause du nouveau MacBook Air qui occupe le même segment, mais c’est peut-être aussi la confirmation de cette nouvelle politique d’Apple glissée à John Gruber. Apple ne fera sans doute plus de mise à jour de ses Mac uniquement pour faire évoluer ses composants. Il faudra une nouveauté plus significative pour accompagner les processeurs, comme un clavier amélioré ou bien un tout nouveau design.
C’est peut-être ce qui explique l’absence de mise à jour cette année pour les iMac. Ils ont tous été mis à jour en juin 2017 et devront attendre 2019 au minimum pour une nouvelle version. Ou peut-être plus, si Apple veut proposer une mise à jour majeure, avec un nouveau design (ces bordures pourraient certainement être affinées aujourd'hui) ? Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une nouvelle génération de processeur Intel qui ferait une différence significative, même si le fondeur a commercialisé des processeurs qui pouvaient convenir (lire : De nouveaux processeurs 6 à 8 cœurs pour les iMac en vue).
Dans l’affaire, Intel a d’ailleurs une part de responsabilité. À l’époque où Apple mettait à jour ses Mac tous les six mois, les gains étaient significatifs d’une génération à l’autre. Aujourd’hui, le constructeur peut afficher des écarts importants justement en laissant plusieurs années entre deux mises à jour, comme c’est le cas pour le Mac mini.
Quoi qu’il en soit, le message semble clair : ne vous attendez pas à une mise à jour rapide pour les Mac présentés la semaine dernière, Apple sortira une nouvelle version quand elle jugera que l’évolution sera suffisamment importante. Peut-être que le passage à ARM, prévu pour 2020 ou 2021 si l’on en croit les rumeurs, sera cette occasion ?
Et d’ailleurs, est-ce qu’Apple reviendra à un rythme annuel si elle utilise ses propres processeurs à la place de ceux d’Intel ? C’est le cas pour l’iPhone, qui hérite invariablement d’une nouvelle puce chaque année. Mais est-ce que ce serait aussi le cas des Mac ? Pas si sûr si l’on en juge aux tablettes. Ne remuons pas le couteau dans la plaie des fans de l’iPad mini — toujours aucune nouveauté en trois ans —, mais même les iPad Pro ne sont pas sur un cycle régulier.
Les tablettes haut de gamme d’Apple ont « raté » l’A11, ils sont passés directement de l’A10X sur la génération 2017 à l’A12X sur la dernière version. Les modèles avec A10X sont sortis en juin, quelques mois avant l’Apple A11 présenté en septembre, mais on voit bien que le constructeur ne respecte pas un calendrier fixe et préfère mettre à jour les produits quand ils sont prêts, et quand l’évolution est suffisante.
L’iPhone devrait rester l’exception confirmant la règle. C’est le produit le plus populaire d’Apple, et de très loin, et les enjeux sont tels que l’entreprise ne peut pas se permettre de sauter une génération. On devrait pouvoir ainsi compter sur une mise à jour annuelle, avec un nouveau processeur tous les ans. Pour le moment, Apple garde un rythme annuel pour sa montre, mais on ne serait pas surpris que cela change aussi. Quant à l’Apple TV, elle n’a jamais été mise à jour régulièrement et il n’y a guère de raison que cela change.
Pour en revenir aux Mac, on imagine qu’Apple pourrait maintenir cette politique et sortir une mise à jour des Mac moins régulière, mais avec des progrès significatifs, même si elle utilisait ses puces ARM. On en saura peut-être plus à l’automne 2019, si le constructeur sort des nouveaux iPad Pro ou si les modèles actuels sont maintenus au catalogue un petit peu plus longtemps…