Par la mise à jour de ses trois principaux systèmes macOS 11.5.1 et iOS/iPadOS 14.7.1 Apple a bouché une faille de sécurité dont il a été précisé qu'elle a apparemment bien servi à des acteurs malintentionnés.
Cette faille permettait à une application de fonctionner avec des droits d'accès privilégiés au sein du système. Apple explique brièvement avoir modifié la manière dont la mémoire est gérée au niveau de l'IOMobileFrameBuffer. Ce dernier sert de zone tampon pour l'affichage de contenus à l'écran. C'est un endroit qui a connu plusieurs défauts de sécurité au fil de différentes versions de système.
Apple n'a pas donné davantage de détails sur cette faille et sur la manière dont les appareils concernés ont pu être abusés. L'identité du chercheur qui a communiqué l'information à Apple n'est pas précisée non plus, mais cela peut être aussi un choix de la personne.
Le timing de ces mises à jour donne à penser qu'il y a peut-être un lien avec l'affaire Pegasus, ce malware conçu par la société israélienne NSO Group et dont Amnesty International et un consortium de médias ont démontré qu'il était largement employé pour espionner des militants des droits humains, des journalistes, des opposants politiques ou encore des chefs d'état.
Dans son rapport technique, le laboratoire de sécurité d'Amnesty évoque l'utilisation via Messages de plusieurs failles zero-days, autrement dit sans correctif existant, et pouvant opérer sans une action de la victime.
Il n'y a pas eu de confirmation à cette heure qu'Apple a effectivement bouché un passage utilisé par NSO Group.
Ce bug avait été repéré il y a quatre mois, par au moins un chercheur en sécurité, Saar Amar, qui n'avait pas eu le temps de développer un exploit afin d'en montrer le fonctionnement. Ce qu'il a fait, maintenant que le bug a été corrigé.
Cette mise à jour, sur iOS, a également donné l'occasion de régler un bug avec le déverrouillage des Apple Watch.