De façon réaliste, on devrait voir des processeurs basés sur NetBurst atteindre les 8 à 10 Ghz dans les cinq prochaines années.
C’est ainsi que le site AnandTech présentait cette nouvelle architecture Intel à la fin de l’année 2000. À l’époque, la toute nouvelle architecture inaugurée par le fondeur pour ses Pentium 4 promettait beaucoup et les prévisions calquées sur les années d’évolutions du Pentium III faisaient rêver. Imaginez donc, un processeur à 10 Ghz qui nécessite moins d'un volt en 2005 !
Inutile de vous dire que l’histoire a largement donné tort à AnandTech et à Intel. Les énormes progrès suivis depuis les débuts de l’informatique ont rapidement rencontré un mur : la consommation électrique et la dissipation thermique des Pentium 4 a augmenté de façon exponentielle. Si bien que l’entreprise n’a pas tenu son objectif et a même été contrainte d’abandonner la nouvelle architecture pour les ordinateurs portables.
Dès 2003, trois ans seulement après les prédictions d’AnandTech, les Pentium M sortaient pour les ordinateurs portables. Beaucoup moins gourmands, ils étaient basés sur une architecture dérivée de P6, celle des Pentium III. En 2006, Intel présente une nouvelle architecture, nommée Core, qui est toujours dérivée de celle-ci, mais modernisée notamment pour gérer plusieurs cœurs. Depuis, de nombreuses générations se sont succédées et les changements sont toujours plus réduits.
Le fondeur n’arrive même plus à suivre son rythme Tick-Tock où une génération sur deux seulement avançait vraiment. Kaby Lake est la troisième génération d’affilée gravée à 14 nm et sans évolutions notables. On attendait mieux pour la prochaine, nommée Cannon Lake, mais la huitième génération des Core devrait encore rester à 14 nm au lieu des 10 promis à l’origine par Intel.
Au mieux, Intel devrait pouvoir passer certains modèles réservés aux ordinateurs mobiles à 10 nm, mais la gamme dans son ensemble devrait encore stagner sur le plan des performances. Le problème, c’est que le constructeur semble désormais incapable de tenir ses promesses, que ce soit en termes de fonctions ou bien de délai. Le passage à 10 et même à 7 nm était prévu il y a deux ans pour la fin de l’année 2016, mais il faudra sans doute attendre 2018 au mieux.
Le chemin parcouru depuis 2000 reste impressionnant sur certains points. Les meilleurs processeurs d’alors tournaient autour de 1 Ghz seulement et ils étaient gravés à 180 nm, près de treize fois plus épais qu’aujourd'hui. Malheureusement pour Intel (et pour nous), les progrès phénoménaux des années 1990 n’ont pas perduré et la difficulté pour obtenir des améliorations s’est révélée exponentielle…
Pendant ce temps, les processeurs ARM de nos smartphones progressent encore de façon significative tous les ans. Le processeur de l’Apple A10 qui équipe l’iPhone 7 est gravé en 16 nm et devrait passer à 10 nm dès cette année. Les deux cœurs tournent à plus de 2 Ghz et les performances de ce processeur s’approchent dangereusement des processeurs Intel de ces dernières années.