Intel continue de tenter de limiter la casse en se recentrant sur son domaine d'origine (les CPU), après des essais d'incursion dans le domaine de la mobilité ou — plus récemment — des GPU. Cette fois, la société a annoncé que sa branche PSG (pour Programmable Solutions Group) allait devenir une entité indépendante dès le 1er janvier 2024, avec une introduction en bourse prévue dans le futur.
Cette division PSG avait été créée en 2015 lors du rachat d'Altera, et elle avait été renforcée en 2018 par le rachat de eASIC. Comme son nom l'indique, elle est spécialisée dans les FPGA — qui était le domaine de prédilection d'Altera —, des puces programmables. Un FPGA, au contraire d'une puce classique dont les fonctions sont câblées et ne peuvent pas être modifiées, peut être programmé à la volée. Les FPGA sont intéressants dans certains domaines car ils permettent d'éviter de concevoir une puce dédiée qui a un coût élevé.
Actuellement, les FPGA se retrouvent souvent dans plusieurs domaines. Le premier vient de tout ce qui est lié au prototypage : beaucoup de concepteurs de puces se reposent sur des FPGA pour tester leurs futures puces avant une production en masse. Le second domaine, plus rare, est lié aux composants à forte valeur ajoutée qui sont produits en petite série. Il est en effet parfois plus intéressant de se reposer sur un FPGA dans un produit commercial plutôt que de concevoir une puce dédiée. L'équation économique est simple : un FPGA coûte cher à produire, mais est facilement disponible, alors que concevoir une puce dédiée à un coût élevé au départ, mais la puce elle-même est peu onéreuse. L'exemple type dans le monde Apple est la carte Afterburner, abandonnée récemment : Apple a a priori employé un FPGA pour une carte vendue très cher dans un marché de niche, pour éviter de débourser le nécessaire pour la conception d'une puce dédiée.
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Enfin, des sociétés se reposent sur des FPGA en partie parce qu'ils savent que le marché est compact, mais aussi pour la modularité. Les consoles destinées aux amateurs de rétro sont parfois dans ce cas : un FPGA suffit pour proposer une émulation matérielle d'une Super Nintendo et a l'avantage de pouvoir être programmé pour d'autres consoles, dans un marché où les clients acceptent de débourser 500 €.
AMD a une autre voie
Voir Intel se séparer de ses FPGA, même si la nouvelle société devrait continuer à passer par les services de la fonderie maison, reste étonnant. En effet, AMD a racheté Xilinx en 2020 et a commencé à intégrer des unités issues des travaux de la société dans ses derniers CPU en date.
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