Le Mondial de l’Automobile 2024 a ouvert ses portes à Paris et la star du salon semble bien être la Renault 4, relecture modernisée de la 4L qui reste le véhicule le plus vendu par le constructeur français. Cette nouvelle version est entièrement électrique et surtout, il s’agit désormais d’un SUV urbain, bien éloigné de la toute petite voiture produite des années 1960 jusqu’aux 1990. Dérivée de la Renault 5 présentée en début d’année et dont la commercialisation vient justement de débuter, elle est plus grande et sera ainsi vendue à un prix plus élevé… qui n’est malheureusement pas encore connu.
Ce que l’on sait, c’est que la Renault 4 est en réalité une Renault 5 allongée (4,14 m, soit 22 cm de plus) et surélevée (1,57 m, 7,2 cm de plus), ce qui apporte plus d’espace à l’intérieur pour les passagers et le coffre. Cela tombe bien, c’était les deux points faibles de la première voiture néo-rétro du constructeur automobile français, deux défauts manifestement corrigés ici. Côté coffre, le constructeur annonce 420 litres, dont 35 en profondeur pour des câbles ou autres accessoires, à comparer aux 326 l de la Renault 5. L’ouverture est par ailleurs bien large, sans seuil comme on en trouve sur bon nombre de voitures modernes. En contrepartie, on n’a pas de plancher plat en baissant les sièges arrière, il y a une grosse marche. Pour se faire pardonner, le constructeur met en avant le siège passager qui se baisse entièrement.
À l’avant, la planche de bord est un copier/coller de la Renault 5, économies d’échelle obligent. Les nostalgiques de la 4L ne retrouveront pas vraiment l’ambiance intérieure de l’ancienne voiture, c’est la 5 qui a plus donné le ton de ce côté. Cet intérieur a été dans l’ensemble salué par la critique et la Renault 4 profitera des mêmes avantages, à commencer par un système géré par Google qui est toujours aussi complet, même si l’écran plus petit que dans la Mégane ou le Scenic complique un petit peu l’utilisation. Il y a toujours autant de leviers derrière le volant, un choix étrange que Renault conserve depuis maintenant près de trois ans.
Côté conduite, la grosse nouveauté est l’arrivée (enfin !) de la conduite à une seule pédale chez Renault. Le constructeur l’avait promis pour 2025 et c’est la Renault 4 qui l’inaugure, avec un système de palettes au volant pour gérer le freinage génératif. Le niveau le plus élevé pourra ainsi aller jusqu’à l’arrêt, un confort de l’électrique difficile à abandonner quand on y a goûté. En tout cas, j’en bénéficie dans ma Model 3 et je ne ferais plus sans, mais les constructeurs historiques sont encore trop frileux dans ce domaine. À noter qu’un changement matériel sera nécessaire, seuls les véhicules qui seront mis à jour à partir de l’année prochaine en bénéficieront chez Renault.
Six mois en Tesla : confiance et sérénité sur la route
Sous le capot avant, on retrouve les mêmes moteurs que dans la Renault 5 et sous la voiture, les mêmes batteries. Soit de base un moteur de 120 ch alimenté par une batterie de 40 kWh pour une autonomie officielle qui devrait tourner autour des 300 km ; ou alors, un moteur de 150 ch et une batterie de 52 kWh qui offriront autour de 400 km d’autonomie théorique. L’agrandissement de la Renault 4 n’a pas incité le constructeur à glisser une plus grosse batterie. Côté recharge, on reste à 11 kW en charge lente alors que Renault a longtemps été le champion du 22 kW AC, même si on peut saluer l’ajout du V2L et V2G1. En charge rapide, la marque annonce jusqu’à 100 kW en pointe, sachant que les courbes des autres modèles électriques au losange ne sont pas les meilleures qui soient.
Reste à connaître les tarifs et pour cela, il faudra attendre. Renault annonce un début de production au premier semestre 2025 dans son usine de Maubeuge et on n’a pas les détails pour le moment. Cela dit, on s’attend à un tarif supérieur à celui de la Renault 5, dont on connaît d’ailleurs depuis peu la gamme complète. Promise à partir de 25 000 €, la voiture a d’abord été vendue en version haut de gamme à partir de 34 490 € (hors bonus), pas la même ambiance. La version à petite batterie de 40 kWh est désormais vendue à 27 990 € hors options et sans tenir compte du bonus dont l’avenir est incertain. Renault a prévu par la suite une autre variante encore simplifiée, sans charge rapide malheureusement2 et avec un moteur moins puissant. Si son prix exact n’est pas connu, il devrait débuter juste sous la barre des 25 000 €.
Si c’est encore trop, sachez que Renault a aussi présenté lors du salon de l’automobile le successeur du Twizy, nommé Mobilize Duo, Mobilize étant une nouvelle marque du constructeur français. Ce quadricycle électrique dispose de deux places l’une derrière l’autre comme le modèle qu’il remplace et il sera également commercialisé en deux versions. L’une limitée à 50 km/h et accessible sans permis concurrencera la Citroën Ami, tandis que l’autre peut monter à 80 km/h et servira d’alternative plus polyvalente à une voiture traditionnelle. La formule n’a pas tellement changé avec un véhicule très compact (2,43 m de long, 1,3 m de large), un petit moteur et une petite batterie qui pourront quand même offrir jusqu’à 160 km d’autonomie selon la norme réservée à la catégorie.
Mobilize annonce un prix d’entrée à 9 090 € bonus déduit pour la version sans permis et 11 600 € également bonus déduit pour la version avec. Si c’est plus cher que l’Ami de Citroën qui bénéficie au passage d’un léger lifting sans retouche à sa fiche technique, la Duo est aussi nettement plus complète et propose une polyvalence bien supérieure. Mobilize a aussi prévu une version cargo, sans deuxième place et avec un grand coffre de 649 l à la place. Tous ces modèles peuvent être commandés dès aujourd’hui sur le site de la marque.
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Le V2L permet d’alimenter un appareil électrique en utilisant la batterie de la voiture, via un adaptateur qui vient se brancher sur le connecteur de type 2. Le V2G permet de renvoyer de l’énergie depuis la batterie vers le réseau, pour alimenter un logement en cas de coupure ou pour vendre de l’électricité et équilibrer le réseau public. ↩︎
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Une voiture sans charge rapide est condamnée à un usage périurbain, alors que même avec une petite batterie, on peut faire de la distance tant que l’on peut charger en une (bonne) demi-heure. ↩︎