YouTube a annoncé un accord avec Universal Music Group et plusieurs artistes afin de prendre à bras le corps les nombreux défis posés par l'intelligence artificielle générative.
Au printemps dernier, un faux duo entre Drake et The Weeknd, généré avec un outil d'intelligence artificielle, avait démontré que les nouvelles technologies n'allaient pas se limiter à la génération de textes ou d'images. La musique, comme n'importe quel autre contenu, peut être manipulée, des voix et des chansons recréées et faussement attribuées à des artistes de premier plan.
YouTube, en tant que plateforme de distribution mondiale et virale, se retrouve au cœur du problème. Le service a donc annoncé une série d'initiatives pour prendre ces nouveaux défis à bras le corps.
Dans un billet, Neal Mohan, le directeur exécutif de la filiale de Google, définit trois grands principes autour desquels va s'articuler cette réponse.
Le premier est qu'il est illusoire d'ignorer ou d'essayer de lutter contre cette nouvelle vague technologique. Elle est là et elle ne s'en ira pas. Depuis le début de l'année, YouTube a comptabilisé 1,7 milliard de lectures de vidéos traitant des outils d'intelligence artificielle générative.
YouTube lance donc un incubateur pour réfléchir aux implications de cette technologie, tester de nouveaux outils et recevoir les retours et contributions d'artistes et de maisons de disques. Le premier grand partenaire est Universal Music et plusieurs chanteurs, compositeurs ou musiciens sont de la partie, notamment Björn Ulvaeus (ABBA), Max Richter, Ryan Tedder, Yo Gotti, Louis Bell, Anitta, d4vd, Rodney Jerkins, Rosanne Cash ainsi que les ayant-droit des œuvres de Franck Sinatra.
Le second pilier est la gestion des copyrights. Créer des musiques originales avec le coup de main d'une IA n'a rien de compliqué — Google a montré un outil convaincant — et il est tout aussi simple de puiser dans le répertoire d'artistes.
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YouTube va donc adapter son outil Content ID qui détecte des musiques ou des emprunts à des morceaux et peut en bloquer la diffusion ou calculer les droits à percevoir.
Le troisième challenge est là encore de faire évoluer les outils de détection pour repérer des contenus litigieux, manipulés ou créés de toutes pièces pour propager de fausses informations. Les capacités offertes par l'IA génératives étant potentiellement illimitées et se perfectionnant régulièrement dans le réalisme des résultats, le défi n'en est que plus grand.
YouTube donnera davantage de détails dans les mois à venir sur ses avancées, ses nouvelles règles et ce qu'il entend proposer aux artistes et créateurs en termes de monétisation.
D'après le Financial Times, Google discuterait avec Universal Music et Warner Music d'un système où des artistes accepteraient de voir leurs œuvres (et leur voix) exploitées par des outils d'IA et être payés en conséquence.
Source : YouTube