Au sein d'un dossier sur les statistiques mises au service d'une meilleure santé physique, le mensuel Wired revient sur le partenariat entre Apple et Nike qui, en mai 2005, donna naissance au kit Nike+iPod. Selon les configurations il se compose (pour 29€, comme au premier jour) d'un accéléromètre à glisser dans une paire de baskets, d'un module radio pour iPod (il est intégré dans les touch 2G et dans l'iPhone 3GS) et d'un site web. Pendant l'effort, l'iPod collecte plusieurs données : distance parcourue, temps, vitesse et calories dépensées. Toutes choses que l'on envoie ensuite via iTunes vers un service en ligne de Nike où l'on peut consulter sa progression, se donner des objectifs et se mesurer à d'autres utilisateurs.
Des données par milliers
Quatre ans après cette association entre l'équipementier et le fabricant d'iPod, 1,2 million de kits ont été vendus, formant une communauté de joggeurs (224 millions de km parcourus et 13 milliards de calories brulées) assez impressionnante par son volume et dont il est possible pour Nike d'extraire quelques comportements type et données moyennes.
Par exemple, le 5 a tout du "chiffre magique". C'est à partir de cinq courses et autant de synchronisations avec iTunes que les utilisateurs du kit semblent devenir véritablement accros à son utilisation et à l'analyse des courbes qui commencent à se dessiner. La durée moyenne mondiale d'une course est de 35 minutes, en hiver les américains courent plus souvent que les Européens et les Africains, mais sur des distances plus courtes. Le jour de course préféré est le dimanche mais beaucoup s'entrainent aussi en soirée. Au retour des vacances le nombre d'objectifs que se fixent les utilisateurs explose. Et accessoirement, le morceau de musique le plus populaire parmi ceux compilés et vendus par Nike sur iTunes pour booster ces sportifs est le "Pump It" des Black Eyed Peas.
Dès la fin des années 1980, raconte Wired, Nike avait travaillé à des systèmes permettant de mesurer les performances des coureurs, avec par exemple le Nike Monitor mais sans rencontrer de véritable succès, notamment parce qu'ils étaient assez peu pratiques d'utilisation.
L'iPod comme tremplin
Puis, vers la fin 2004, les ingénieurs de Nike remarquèrent sur leur campus la multiplication des petits écouteurs blancs. Ils réfléchirent donc à l'utilisation de l'iPod, allant jusqu'à imaginer une paire de baskets dans laquelle on aurait inséré le baladeur. À ce moment-là, le patron de Nike "appela l'un de ses amis qui travaillait chez Apple : Steve Jobs". Ce dernier dépêcha quelques personnes chez Nike et après quelques échanges sur le concept à formaliser, chaque équipe repartit avec une partie du produit à améliorer. Un produit que Steve Jobs avait surnommé le "compteur de vitesse pour le sport". Pour l'anecdote, le patron du TechLab de Nike qui supervisa cette coopération, Michael Tchao, est un ancien responsable marketing d'Apple, celui qui vendit auprès de John Sculley l'idée de faire du Newton un assistant personnel et non une tablette format notebook comme cela était prévu à l'origine.
Apple s'occupa donc d'améliorer le capteur développé par Nike en le rendant plus résistant et plus compact tandis que l'équipementier se chargeait de l'interface du service sur l'iPod et sur le Web, avec comme précepte que le coureur aimerait se fixer des objectifs. Nike tira volontairement un trait sur certaines possibilités comme la présence d'un GPS pour reconstituer automatiquement son trajet ou d'une mesure de l'activité cardiaque "Nike avait appris une grande leçon d'Apple : l'iPod n'a pas rencontré un succès phénoménal parce qu'il était le plus puissant des baladeurs MP3 du marché, mais parce qu'il proposait l'utilisation la plus simple et la plus évidente." écrit Wired et Tchao de commenter "On voulait vraiment se détacher de choses un peu trop techniques, tout ce côté geek. Tout le monde comprend les notions de vitesse et de distance."
La popularité de ce kit, outre sa simplicité et sa relation étroite avec un autre produit vedette, tient aussi au fait qu'il rend la pratique de ce sport plus ludique. En permettant d'amasser aisément ces données sur ses propres performances et de les synthétiser sous une forme conviviale, le coureur trouve une motivation supplémentaire pour suivre sa progression et améliorer ses résultats.
Le patron de Nike laisse entendre que son produit pourrait à l'avenir s'orienter vers l'open source. Déjà des logiciels tiers savent récupérer les données XML envoyées par l'iPod afin de les traiter eux-mêmes. Nike pourrait ainsi proposer un kit de développement aux auteurs de logiciels. Autre piste évoquée, celle d'un moniteur cardiaque, une fonction réclamée par les utilisateurs et qui pourrait finalement voir le jour à l'occasion d'une prochaine version.
Des données par milliers
Quatre ans après cette association entre l'équipementier et le fabricant d'iPod, 1,2 million de kits ont été vendus, formant une communauté de joggeurs (224 millions de km parcourus et 13 milliards de calories brulées) assez impressionnante par son volume et dont il est possible pour Nike d'extraire quelques comportements type et données moyennes.
Par exemple, le 5 a tout du "chiffre magique". C'est à partir de cinq courses et autant de synchronisations avec iTunes que les utilisateurs du kit semblent devenir véritablement accros à son utilisation et à l'analyse des courbes qui commencent à se dessiner. La durée moyenne mondiale d'une course est de 35 minutes, en hiver les américains courent plus souvent que les Européens et les Africains, mais sur des distances plus courtes. Le jour de course préféré est le dimanche mais beaucoup s'entrainent aussi en soirée. Au retour des vacances le nombre d'objectifs que se fixent les utilisateurs explose. Et accessoirement, le morceau de musique le plus populaire parmi ceux compilés et vendus par Nike sur iTunes pour booster ces sportifs est le "Pump It" des Black Eyed Peas.
Dès la fin des années 1980, raconte Wired, Nike avait travaillé à des systèmes permettant de mesurer les performances des coureurs, avec par exemple le Nike Monitor mais sans rencontrer de véritable succès, notamment parce qu'ils étaient assez peu pratiques d'utilisation.
L'iPod comme tremplin
Puis, vers la fin 2004, les ingénieurs de Nike remarquèrent sur leur campus la multiplication des petits écouteurs blancs. Ils réfléchirent donc à l'utilisation de l'iPod, allant jusqu'à imaginer une paire de baskets dans laquelle on aurait inséré le baladeur. À ce moment-là, le patron de Nike "appela l'un de ses amis qui travaillait chez Apple : Steve Jobs". Ce dernier dépêcha quelques personnes chez Nike et après quelques échanges sur le concept à formaliser, chaque équipe repartit avec une partie du produit à améliorer. Un produit que Steve Jobs avait surnommé le "compteur de vitesse pour le sport". Pour l'anecdote, le patron du TechLab de Nike qui supervisa cette coopération, Michael Tchao, est un ancien responsable marketing d'Apple, celui qui vendit auprès de John Sculley l'idée de faire du Newton un assistant personnel et non une tablette format notebook comme cela était prévu à l'origine.
Apple s'occupa donc d'améliorer le capteur développé par Nike en le rendant plus résistant et plus compact tandis que l'équipementier se chargeait de l'interface du service sur l'iPod et sur le Web, avec comme précepte que le coureur aimerait se fixer des objectifs. Nike tira volontairement un trait sur certaines possibilités comme la présence d'un GPS pour reconstituer automatiquement son trajet ou d'une mesure de l'activité cardiaque "Nike avait appris une grande leçon d'Apple : l'iPod n'a pas rencontré un succès phénoménal parce qu'il était le plus puissant des baladeurs MP3 du marché, mais parce qu'il proposait l'utilisation la plus simple et la plus évidente." écrit Wired et Tchao de commenter "On voulait vraiment se détacher de choses un peu trop techniques, tout ce côté geek. Tout le monde comprend les notions de vitesse et de distance."
La popularité de ce kit, outre sa simplicité et sa relation étroite avec un autre produit vedette, tient aussi au fait qu'il rend la pratique de ce sport plus ludique. En permettant d'amasser aisément ces données sur ses propres performances et de les synthétiser sous une forme conviviale, le coureur trouve une motivation supplémentaire pour suivre sa progression et améliorer ses résultats.
Le patron de Nike laisse entendre que son produit pourrait à l'avenir s'orienter vers l'open source. Déjà des logiciels tiers savent récupérer les données XML envoyées par l'iPod afin de les traiter eux-mêmes. Nike pourrait ainsi proposer un kit de développement aux auteurs de logiciels. Autre piste évoquée, celle d'un moniteur cardiaque, une fonction réclamée par les utilisateurs et qui pourrait finalement voir le jour à l'occasion d'une prochaine version.