Leonardo Fabbretti est un architecte italien qui a vécu un drame : la disparition de son fils. Dama, 13 ans, possédait un iPhone 6 sur lequel sont stockés des discussions, des photos et des vidéos (enregistrées trois jours avant le décès), que son père voudrait récupérer. Dans un courrier envoyé à Tim Cook le 21 mars, il a demandé si le constructeur était en mesure de déverrouiller le smartphone ; un de ses doigts était enregistré pour débloquer Touch ID, mais l’iPhone ayant redémarré, il réclame un code de déverrouillage dont Fabbretti ignore tout.
Le support de la Pomme a bien tenté d’aider, notamment en expliquant qu’il était possible de récupérer des documents sur iCloud, mais malheureusement Dama ne synchronisait rien sur le nuage d’Apple. Et sans le code de déverrouillage, l’entreprise est dans l’impossibilité d’ouvrir l’iPhone. Suite à la médiatisation de cette triste histoire, Cellebrite a contacté l’architecte. Cette société est soupçonnée d’avoir fourni au FBI l’outil qui a permis aux enquêteurs d’accéder aux informations de l’iPhone 5c du tueur de San Bernardino (lire : Le coup de pouce du FBI serait l'entreprise israélienne Cellebrite).
« Je suis allé les voir dans leur bureau au nord de l’Italie », explique Fabbretti à CNN. « La réunion s’est bien passée, ils ont été capables de télécharger les répertoires avec le contenu de l’iPhone, mais il y a encore du travail à faire pour accéder aux fichiers ». Un des ingénieurs de Cellebrite se dit optimiste quant aux chances de récupérer les données.
Au delà du drame humain, cette histoire (qui est loin d’être terminée) montre plusieurs choses. D’une, que la solution mise au point par Cellebrite ne fonctionne effectivement pas avec des modèles récents, ce que James Comey le patron du FBI a d’ailleurs admis. De deux, si jamais l’entreprise parvenait à craquer ces données, cela décrédibiliserait le discours sur la protection de la vie privée d’Apple. De trois, rien n’empêcherait ensuite le FBI ou n’importe quelle agence d’acheter cette solution pour déverrouiller les iPhone 6…
Leonardo Fabbretti soulève un dernier point intéressant : « Cette situation est vraiment inconfortable. Les parents devraient être capable de contrôler ce qui se trouve dans leurs téléphones, tout spécialement quand il s’agit de mineurs ». Une partie du chemin avait été fait, puisque le père avait un accès à l’iPhone via l’enregistrement d’un de ses doigts. Mais sans le code de déverrouillage, cela ne sert pas à grand chose…