Alors que les projets de loi visant à ouvrir plus largement les portes de l'écosystème iOS se multiplient, Apple dépense beaucoup d'argent pour défendre ses intérêts auprès des législateurs. C'est le cas aux États-Unis, à Washington plus précisément, où le constructeur a dépensé 1,9 million de dollars pour ses activités de lobbying.
C'est moins qu'au second trimestre (2,5 millions), mais cela représente la facture de lobbying sur les six premiers mois d'une année la plus importante de tous les temps pour Apple. Bloomberg rapporte que le nombre de lobbyistes au service d'Apple est passé de 43 en 2015, à 65 actuellement.
Cela reste beaucoup moins que pour d'autres entreprises de la tech qui en embauchent des dizaines de plus. Néanmoins, c'est le signe qu'Apple a changé de stratégie maintenant que les textes de loi la concernent au premier chef — l'entreprise est beaucoup plus agressive.
Elle bataille en particulier contre l'Open App Markets Act qui interdit tout traitement de faveur aux contrôleurs d'accès pour faire la promotion de leurs produits par rapport à la concurrence. Cette législation autorise aussi les systèmes de paiement alternatifs dans les boutiques d'apps.
Mais le lobbyiste le plus important pour Apple, cela reste Tim Cook. Durant la précédente présidence, on a vu à plusieurs reprises le CEO auprès de Donald Trump, sans oublier les coups de fil réguliers qu'il passait à la Maison Blanche.
Tim Cook, le fin diplomate qui mène la barque d'Apple dans la tempête Trump
Il y a moins d'atomes crochus entre Tim Cook et la nouvelle administration. En dehors de réunions consacrées à la cybersécurité, il n'y a eu aucune rencontre publique entre Joe Biden et le patron d'Apple. Ce qui n'empêche pas, bien sûr, des rencontres plus discrètes dont on n'aurait pas eu vent.
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Tim Cook se rend aussi régulièrement à Washington pour rencontrer des élus et défendre son bout de gras. Il rend visite à des sénateurs qui détiennent les clés du pouvoir, avec en bandoulière un argument choc : les textes en cours de discussion représentent un danger pour la confidentialité et la sécurité des utilisateurs. Tous les législateurs ne seraient cependant pas convaincus.
À Bruxelles aussi, Apple met de l'argent sur la table pour faire pencher la balance en sa faveur. Mais malgré ce lobbying de plus en plus intense — avec des arguments similaires —, le Digital Markets Act (DMA) a été acté, et cela va bouleverser en profondeur les pratiques de l'entreprise.
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