Tesla est le constructeur le plus avancé à l’heure actuelle en matière de conduite autonome et électrique, c’est le plus agressif aussi dans le domaine. Ce n’est pas surprenant dès lors que son patron soit particulièrement optimiste dans ce domaine. Elon Musk était invité d’une table-ronde organisée par la National Governors Association. Il s’est exprimé sur de nombreux sujets, essentiellement politiques et économiques, mais il a également évoqué le futur de l’automobile à ses yeux.
Selon Elon Musk, plus de la moitié des véhicules vendus aux États-Unis seront électriques d’ici dix ans au maximum. Ce segment reste encore minoritaire, mais sa croissance va être exponentielle et les voitures électriques deviendront rapidement la norme.
Ce sera la même chose pour la conduite autonome. Alors que Tesla prépare toujours un trajet totalement autonome entre Los Angeles et New York d’ici la fin de l’année, son CEO a évoqué à nouveau un horizon de dix ans pour que les voitures qui se conduisent seules se démocratisent. Il va même plus loin que pour l’électrique : la majorité des nouveaux véhicules seront autonomes dans dix ans. Et dix ans encore après, les voitures perdront même leur volant d’après Elon Musk.
Un calendrier très ambitieux, mais il est indéniable que tous les acteurs du secteur travaillent sur les deux fronts. On parle souvent de Tesla, le seul constructeur à proposer dès aujourd'hui une expérience de conduite autonome aboutie, même si elle nécessite toujours l’attention du conducteur. Tout le monde s’y est mis et commence à présenter ses cartes. La semaine dernière par exemple, Audi présentait sa nouvelle A8 capable de conduire vraiment toute seule jusqu’à 60 km/h.
De leur côté, les constructeurs français travaillent aussi sur le sujet. Renault s’est associé à Sanef pour développer une solution dédiée aux péages. L’approche est totalement différente de celle de Tesla, où le véhicule analyse la situation autour de lui et prends ses décisions seul. Cette fois, l’autoroute est équipée spécialement pour communiquer avec la voiture autonome, qui reçoit ainsi des consignes. Par exemple, la voie à suivre au péage est envoyée en amont, si bien que le véhicule sait ce qu’il doit faire et se contente de surveiller les autres véhicules aux alentours.
Ce type de solution est plus complexe à mettre en place, puisqu’il faut une infrastructure spécifique autour des péages. Néanmoins, c’est probablement la meilleure solution dans ces cas complexes, où il n’y a plus de marquage au sol, et où les voitures n’ont pas toujours un comportement prévisible. Le groupe PSA (Citroën, Peugeot et DS) travaille d’ailleurs sur le même sujet avec d’ailleurs la même approche que Renault, mais cette fois avec le groupe Vinci.
Une première expérimentation a été menée le 12 juillet avec un prototype autonome de chez Citroën et le péage de Saint-Arnoult en banlieue parisienne, le plus grand péage d’Europe. En arrivant, la voiture reçoit une consigne et le péage communique aussi un feu vert quand la barrière se relève. Au-delà des péages, Vinci envisage de déployer un jour des bornes radio sur tout le réseau pour communiquer des informations ponctuelles, que ce soit une zone de travaux ou un accident. En cas de problème, les voitures autonomes pourraient aussi s’arrêter d’elles-mêmes dans les aires d’autoroute.
Ajoutons que le partenariat entre Renault et Sanef s’inscrit dans un cadre européen. Outre les constructeurs automobiles, les pays devront aussi adapter leurs infrastructures pour faciliter la transition vers la conduite autonome.
Source : Electrek