Pour Foxconn, le rêve de voitures électriques est en train de se transformer en cauchemar. Le géant industriel taïwanais voulait générer 33 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel avec son activité de production automobile d'ici 2025. Le groupe devrait atteindre les 3 milliards cette année, ce qui est honorable mais l'objectif parait inatteignable en si peu de temps.
Pour propulser ce nouveau business aux États-Unis, Foxconn a acheté une usine quasiment clé en main, celle de Lordstown, dans l’Ohio. Propriété du constructeur GM jusqu'en 2019, elle a été cédée à une start-up baptisée sobrement Lordstown Motors. Foxconn a fait un chèque de 230 millions de dollars l'an dernier pour reprendre le site, avec l'intention d'en faire le cœur américain de son ambition automobile.
Foxconn pourrait acheter l’usine automobile de Lordstown aux États-Unis
Afin de mettre le pied à l'étrier, Lordstown Motors a fait appel à Foxconn pour la fabrication de son pick-up électrique, l'Endurance. Mais comme l'explique Bloomberg, ça ne s'est pas très bien passé. Une quarantaine d'unités ont été assemblées jusqu'en janvier, avant que la start-up demande à Foxconn de suspendre une production dont le coût dépassait le prix cible du véhicule, soit 65 000 $…
Le mois suivant, le constructeur organisait un rappel de la poignée d'Endurance en circulation. Un conducteur s'est plaint d'une importante perte d'autonomie par temps froid… Début mars, Lordstown Motors annonçait qu'il allait devoir arrêter purement et simplement ce modèle s'il ne trouvait pas un constructeur automobile « expérimenté » pour l'aider à traverser cette mauvaise passe. Oups.
Les ressources de Foxconn sont-elles insuffisantes pour assurer une production correcte de voitures électriques ? Malgré ces problèmes, Lordstown Motors a réitéré son engagement de travailler avec son partenaire industriel. Ce dernier va d'ailleurs commencer à produire les tracteurs électriques de Monarch Tractor dans son usine de Lordstown d'ici la fin du mois.
En ce qui concerne l'accord avec Fisker annoncé en février 2021, les deux parties négocieraient toujours les prix alors que la production de la PEAR est censée débuter au dernier trimestre 2023. Le contrat signé en septembre dernier avec la start-up IndiEV vise à construire des prototypes, mais cette entreprise a de grosses difficultés de financement et sans solution d'ici juillet, elle pourrait tout simplement disparaitre.
Foxconn n'est pas responsable des déboires de ce client, mais mis bout à bout tous ces revers commencent à faire tache sur le bilan automobile du groupe, pour qui il est peut-être plus facile de construire des iPhone et des iPad que des voitures.