Rivian et le groupe Volkswagen ont signé un accord en vue de créer une coentreprise (joint-venture). Le petit constructeur américain va apporter son expertise en matière de logiciel et d’électronique, tandis que le géant allemand va mettre des milliards sur la table, jusqu’à cinq si tout se passe bien avec un premier paiement immédiat d’un milliard de dollars. Cet argent va aider Rivian à grossir, étape préalable indispensable avant de pouvoir lancer ses nouveaux véhicules moins chers aussi destinés au marché européen. De son côté, le groupe Volkswagen va tenter de rattraper son retard en matière de logiciel grâce au savoir-faire de l’Américain.
Cet accord semble réellement bénéfique pour les deux entreprises, même si c’est surtout Rivian qui va en profiter à court terme. Le constructeur a de gros investissements à réaliser pour pouvoir sortir ses futures R2 et R3 à des prix plus raisonnables que les deux R1T et R1S commercialisés actuellement. Rivian espère vendre sa R2 à partir de 45 000 $, à comparer aux 70 000 $ demandés aujourd’hui pour son véhicule le moins coûteux. Une baisse de prix permise par une production de masse, ce qui implique aussi de construire une toute nouvelle usine.
Pour limiter ses pertes, Rivian avait justement mis de côté la construction de son usine prévue dans l’État américain de Géorgie. Le milliard de dollars que le groupe Volkswagen injectera pour commencer devrait lui permettre de financer notamment cette deuxième usine et de franchir une étape supplémentaire dans sa capacité de production. La R2 est prévue pour sortir aux États-Unis à partir de 2026 et même si elle sortira d’abord des chaînes de production actuelles, dans l’Illinois, cette unité de production ne suffira pas et encore moins pour la future R3 qui suivra.
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Dans le document qui accompagne l’annonce, on apprend que l’investissement du groupe Volkswagen devrait atteindre cinq milliards de dollars si tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire si Rivian parvient à atteindre des objectifs définis lors de la signature de l’accord. Sur cette somme, deux milliards serviront à alimenter la coentreprise formée entre les deux, les trois restants seront directement injectés dans Rivian. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives pour le jeune constructeur, qui présente ce graphique avec pas moins de cinq futurs modèles sous toile.
En plus des R1, R2 et R3 ainsi que du van conçu en partenariat avec Amazon, Rivian travaille sur un véhicule basé sur la deuxième génération de sa plateforme. Celle-ci a servi de base aux nouvelles R1T et R1S et qui se caractérise principalement par une simplification en vue de réduire les coûts de production. Un autre sur la plateforme MSP qui est en cours d’élaboration pour les R2 et R3 et encore trois véhicules sur une future plateforme destinée manifestement à des produits encore moins chers. Est-ce que le groupe Volkswagen va aider à son élaboration ? S’il n’en est pas question dans les annonces du jour, cela pourrait être logique.
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Que le groupe Volkswagen, l’un des plus gros constructeurs automobiles au monde, ait besoin de l’expertise de Rivian en matière de logiciels et de composants électroniques en dit long sur le retard pris dans ce domaine. La firme allemande avait pourtant de grandes ambitions, avec la création d’un système d’exploitation maison, mais les plans ne se sont pas aussi bien déroulés que prévu, avec de multiples retards et surtout une expérience inférieure à la concurrence d’après les retours. Même si le logiciel s’améliore régulièrement dans les voitures du groupe, ce n’était visiblement pas suffisant pour Oliver Blume, l’actuel président du groupe qui avait remplacé Herbert Diess, notamment à cause du logiciel qui a retardé la sortie de plusieurs véhicules.
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L’intérêt du groupe Volkswagen valide par ailleurs l’intérêt de l’approche initiée par Tesla et suivie par Rivian, où l’électronique embarquée est limitée à peu de composants, tous contrôlés par un même logiciel. C’est celle qui a servi de fondations à la deuxième génération des R1T et R1S et que l’on devrait aussi retrouver à terme dans les voitures allemandes. De quoi, si tout se passe bien, alléger les véhicules, réduire le nombre de bugs et offrir des mises à jour plus régulières.
Source : Accroche : montage MacGeneration, photo de base Rivian